Après le décès de ma mère, nous avons retrouvé trois vieilles couvertures identiques qu'elle avait conservées. Mes frères ne les appréciaient pas, mais je les ai toutes gardées.

Ma mère s'est éteinte par un matin froid de fin d'automne, doucement, paisiblement, comme une vieille lampe à pétrole qui s'éteint lentement.

Elle n'a laissé derrière elle ni compte d'épargne, ni maison remplie d'objets de valeur. Juste une petite maison délabrée à la périphérie de la ville… et quelques affaires usées qu'elle avait précieusement conservées toute sa vie.

Les funérailles furent simples. Pas de grandes couronnes, pas de longs discours. Juste une petite foule, quelques fleurs fanées et trois enfants assis ensemble : mes deux frères aînés et moi.

Ce soir-là, nous nous sommes réunis dans sa minuscule chambre pour nous partager ce qui restait.

La pièce semblait encore plus petite sans elle. La vieille armoire en bois se dressait contre le mur, ses portes légèrement déformées par le temps. Il n'y avait ni boîte à bijoux, ni coffre-fort caché. Seulement une pile soignée de trois couvertures en laine délavées sur le lit, pliées avec un soin qui me serra la gorge.

Je les ai longuement contemplés.

Pour mes frères, c'était de la camelote.
Pour moi, c'était toute mon enfance.

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