J'ai pris l'avion pour faire une surprise à ma fille, mais je l'ai trouvée aux urgences pendant que son mari faisait la fête dans la voiture que je lui avais achetée. Je l'ai vu passer en voiture, entouré de femmes qui riaient, puis j'ai calmement composé le 911. « Je voudrais signaler un vol de véhicule. » Et ce n'était que le début de sa descente aux enfers.

Chapitre 6 : Le piège se referme

Nous nous sommes dit au revoir. Je suis restée assise dans le hall, fixant les portes closes des soins intensifs. Vingt minutes passèrent. Le temps s'étira comme du goudron. J'imaginais la voiture de patrouille, gyrophares allumés, plaquant le SUV bleu contre le trottoir. Comment la musique assourdissante s'éteindrait. Comment le sourire narquois disparaîtrait du visage de Sterling quand le policier lui demanderait les papiers du véhicule, qu'il n'avait pas – car la voiture était à mon nom.

Mon téléphone sonna brusquement, déchirant le silence de l'hôpital. Un numéro local inconnu.

« Oilia Vance ? » La voix était stricte, officielle.

« Oui. Je parle. »

« Ici l'agent Bradshaw. Nous avons intercepté un véhicule correspondant à votre description sur Peachtree Street. Au volant se trouve un certain Sterling Vance. Il se montre agressif et résiste à son arrestation. Il prétend être votre fils et que vous lui avez donné la voiture. Est-ce vrai ? Si vous le confirmez, nous serons contraints de le relâcher avec une simple contravention. »

J'ai inspiré profondément l'air stérile de l'hôpital. C'était le moment. Je pouvais le sauver. Je pouvais tout faire disparaître d'une seule phrase.

« Monsieur l’agent, dis-je d’un ton sans hésitation. Mon fils Sterling est actuellement aux soins intensifs de l’hôpital général de la ville. Il est au chevet de sa femme mourante, lui tenant la main. Il prie pour sa guérison et ne la quitte pas. L’homme que vous avez arrêté est un menteur. Je ne sais pas qui il est ni pourquoi il utilise mon nom pour dissimuler ses crimes. »

Un silence s'installa à l'autre bout du fil.

« Je comprends, Mademoiselle Vance. Nous allons appliquer toute la rigueur de la loi. Vol de véhicule, résistance à l'arrestation, fraude. Merci. »

« Merci, agent. Faites votre travail. »

J'ai appuyé sur le bouton pour raccrocher. L'écran est devenu noir. J'ai contemplé mon reflet dans la vitre sombre. La femme qui me regardait était une inconnue, mais elle me plaisait. Elle était prête à en découdre.

Les quarante-huit heures suivantes se sont déroulées comme une interminable journée grise. J'ai quasiment emménagé à l'hôpital, parlé avec le chef du service de médecine, payé une chambre particulière et engagé une infirmière privée à temps plein. L'argent, comme toujours, m'a ouvert des portes restées fermées au commun des mortels.

Sterling était en cellule de garde à vue pendant ce temps-là. Je le savais car mon téléphone s'animait régulièrement, affichant des appels de numéros inconnus provenant de la prison. Il utilisait son unique ligne pour m'appeler. Je n'ai pas répondu.

Entre deux gardes au chevet de Vada, je suis allée à son appartement. Il me fallait trouver sa carte d'identité pour faire procéder à son transfert dans une chambre privée. L'appartement m'a accueillie avec la même odeur de stagnation et de trahison.

J'ai commencé à fouiller méthodiquement leur chambre. Dans un tiroir de commode, sous une pile de draps soigneusement pliés, je suis tombée sur un vieux journal intime à la couverture usée. Ce n'était pas un simple carnet ; c'était le récit d'une survie.

Je l'ai ouvert au hasard. L'écriture de Vada, d'ordinaire ronde et soignée, était ici petite et irrégulière.

12 mars : Sterling a encore demandé de l'argent. Il a dit qu'il en avait besoin pour maintenir son statut auprès de ses associés. Je lui ai donné les 400 derniers dollars que j'avais économisés pour le dentiste. J'ai une rage de dents insupportable, mais il a dit que s'il n'avait pas une chemise neuve, l'affaire capoterait et on se retrouverait à la rue.

J'ai tourné la page.

5 mai : Il a vendu ma bague en or. Celle de grand-mère. Il a dit l'avoir perdue, mais j'ai vu le reçu du prêteur sur gages dans sa poche. Avec cet argent, il s'est acheté une montre. Il m'a dit : « De toute façon, tu ne fais que rester à la maison, tu n'as pas besoin de bijoux. Mais moi, je dois avoir l'air présentable. »

Ma vision s'est obscurcie. Il lui avait menti. Il s'était servi de ma gentillesse comme d'un instrument pour la réduire à l'impuissance. Il l'avait convaincue qu'elle n'était rien, un vide dans son royaume. Il ne se contentait pas de lui voler son argent ; il lui volait sa dignité, jour après jour.

J'ai emporté le carnet avec moi. C'était une preuve, non pas pour un tribunal, mais pour ma conscience.

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