Ce matin-là, je me suis réveillé au son de mon téléphone qui vibrait comme s'il cherchait à s'échapper de ma table de chevet. Il était 5h30, cette heure d'avant l'aube où règne un calme absolu et où les seuls bruits devraient être le ronronnement du réfrigérateur et la respiration légère de ma femme à mes côtés. J'ai pensé que c'était un appel indésirable ou l'une de ces conversations de groupe insupportables dans lesquelles mon cousin ne cesse de parler. Je n'ai même pas regardé l'identité de l'appelant ; j'ai juste tapoté l'écran et répondu d'une voix pâteuse et irritée : « Allô ? »
C’est alors que j’ai entendu la voix de Bruce, mon voisin d’en face. Son ton était hésitant, teinté de cette inquiétude gênée qu’on a quand on s’apprête à annoncer une mauvaise nouvelle. « Charles ? Désolé de t’appeler si tôt, mais… je crois que ta grand-mère est assise devant ton portail. »
Au début, mon cerveau embrumé par le sommeil n'a pas compris. J'ai juste cligné des yeux vers le plafond sombre. « Attends, quoi ? »
« Je suis là depuis une vingtaine de minutes, peut-être plus. Elle a deux sacs avec elle. Elle est juste… assise là. Elle n’a pas bougé. »
Je me suis redressée d'un bond dans mon lit, une vague d'adrénaline glacée me parcourant, chassant toute trace de somnolence. « Tu es sûre que c'est ma grand-mère ? »
« Oui, c'est elle. Je l'ai vue à vos barbecues familiaux. C'est bien elle, Charles. »
Je n'ai même pas dit au revoir. J'ai raccroché et sauté du lit, le parquet froid frappant mes pieds nus. Violet, ma femme, s'est agitée à côté de moi, la voix encore ensommeillée. « Qu'est-ce qui se passe ? » a-t-elle murmuré en se protégeant les yeux du mince rayon de lumière du couloir.
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