Le restaurant Sterling Room était une symphonie de célébration, ou du moins, une imitation très coûteuse. Des nappes blanches impeccables, si amidonnées qu'elles semblaient tenir debout toutes seules, étaient disposées avec une précision militaire. Au-dessus, des lustres en cristal scintillants laissaient échapper des gouttes de lumière comme des larmes figées, projetant des arcs-en-ciel prismatiques sur les visages des convives. Les douces et élégantes notes d'un quatuor à cordes – jouant Vivaldi avec une perfection technique mais peu de passion – flottaient dans l'air, évoquant une occasion grandiose et joyeuse. Aujourd'hui, Anna et Leo unissaient leurs vies, et en apparence, rien ne semblait pouvoir ternir la perfection de cette journée.
Anna se tenait près de la table d'honneur, accablée par le poids de tous les regards. Elle portait une robe de mariée de location, modeste mais élégante, en satin ivoire, aux manches de dentelle délicate, dont elle rêvait depuis son enfance, lorsqu'elle feuilletait des magazines de mariage dans le petit salon de son père. Elle lui allait à merveille, épousant sa silhouette fine, mais sous les regards insistants et scrutateurs de l'assemblée, elle se sentait vulnérable. Léo, son cher Léo, avait insisté pour payer la location, puisant dans ses économies pour qu'elle se sente belle.
Il se tenait à ses côtés, parfaitement à l'aise dans un costume sur mesure gris anthracite, dont le tissu scintillait subtilement sous les projecteurs. Il avait été soigneusement choisi, non par lui, mais par sa mère, Eleanor Vance. Il avait l'allure d'un prince, mais Anna percevait la tension dans sa mâchoire crispée, dans la façon dont sa main se serrait sans cesse le long de son corps.
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